Ton corps est une fleur que jamais on ne cueille
Le temps sur lui passe, et sur le mien pareil
Nos rides pousseront en cœur sur nos pétales
La fraîcheur des rosées, toujours nous délasse
L’infini, tes couleurs, traversent l’espace
Dans ma mémoire elles sont vives, des étoiles
Ta lumière, aussi loin que je m’en souvienne
À garder la grandeur de sa fougue suprême
Et si le feu est petit, ce soir, entre nous deux
Par le temps étendu sur les flammes bleues
Le rouge si profond des braises dans tes yeux
C’est le vertige d’une vie ancienne et neuve
Nous pourrons nous tourner, douter, dire de celui
Qui pressait ta beauté à peine nubile
Buvant charogne à ton sein, sa terreur stérile
Cet infâme avait peur, si peur de vieillir
Un voleur, une violence et les deux à la fois
Appuyé sur la tête d’un bouquet de roses roses
Mais voilà les jardins où l’on ne voit que toi
Et toi toujours si jeune là même où il repose
Plaisir, et fierté de partager ENFIN ! la parution de mon premier recueil – La Persée – mon premier spaceship, ma Roll’s, ma fusée.
Ce livre a commencé quand je devais avoir 4 ou 5 ans. Il traverse ma vie. C’est une ligne majeur sur mon chemin. Ce livre c’est le voyage de mon corps. Un corps chargé de questions et d’inquiétudes, de violence et de trahison. Parce qu’il ne se reconnait pas, il se cherche, se conforme, se plie, se rebelle, se déplace, s’épuise, se relève, tombe, se relève, tombe. Un jour explose. Éparpillé en mille morceaux, assez pour ne plus le reconnaître. L’écriture commence au moment où je ressoude les morceaux. Ils forment un autre visage. Celui, enfoui caché malheureux prisonnier enfermé torturé, qui attendait de venir. Le visage que je porte aujourd’hui, qui a traversé l’espace, le temps, les cases et surtout, les genres.
Ces poèmes condensent des questions sociales, existentielles, artistiques, bénignes et futiles, des moments de fracture, la possibilité de se reconstruire, des émotions banales, des émotions héroïques. Ils invoquent celle dont on ne voit presque pas le nom mais dont la présence vitale a permis leur existence, la liberté de s’appartenir et de se réinventer. J’ai abouti ce recueil 32 ans après l’avoir commencé, le jour où cette liberté, tombée sur mon corps comme une vague, m’a aidé à traverser la mer pour me retrouver.
Si ça vous parle de voyager avec moi et surtout à l’intérieur de vous-même le livre est dispo > À LA COMMANDE VERS TOUTE LA FRANCE ET À L’INTERNATIONAL EN CLIQUANT ICI > EN LIBRAIRES : — Paris LES MOTS À LA BOUCHE – 37 rue Saint-Ambroise 75011 — Bordeaux LA MACHINE À LIRE – 8 Place du Parlement 33000
Pourquoi on fait, et pourquoi on partage ce genre de photos ? Je sais pas. On les a faites comme on plante un drapeau dans son propre corps. Ça fait pas mal ça fait de la joie. J’imagine juste que c’est important, de temps en temps, de faire savoir au monde que je me sens incroyablement bien avec tous ces trucs sur mon corps. Car sans, je me sentirais plus moche encore. Merci 1000 x @diane_barbier pour ces photos 😉 #photo #naturelle #hair #art #januhairy #maipoils
Après vingt années de poésie sauvage, j’apprends à driver des livres et à en fabriquer moi-même. Le premier s’intitule La Persée. Il cherche actuellement un éditeur. Il est gentil. Ça parle de posséder son sexe ; surtout pas à quel groupe il appartient. La photo n’a aucun rapport.
Un long silence,
Une longue solitude,
Des flash lumineux et une voiture qui roule doucement dans l’obscurité.
Beaucoup de temps de réflexion.
Beaucoup.
Vraiment beaucoup.
Une paire d’orchidée qui sort lentement du centre de mes yeux,
Qui pleurent,
Des gouttes d’un liquide rouge qui n’est pas du sang.
Elles s’extirpent de mes pupilles,
En s’appuyant sur les os qui se trouvent sur le côté de mon visage.
Sur ma langue poussent des polypes d’une forme de vie,
Inconnue.
Ma bouche est une forêt,
Difficile à embrasser.
J’aimerais aimer,
Mais les deux côtés de la balance sont tétanisants.
Depuis tous ces long mois,
Je bâtis en patience une existence décisive.
La nuit,
Mon corps s’écroule de tristesse, de joie, de bonheur,
Et l’eau se déverse lourdement sur mes rêves.
Dans mon lit,
Creusé au centre de là où il faut,
Je dors avec mon corps qui tremble.
Je le recouvre de mousse.
Mon corps se confond avec elle.
La terre a teinté ma peau d’un ton naturel.
J’ai chaud,
Et j’ai froid en même temps.
L’air est aussi doux que l’eau douce dans la gorge.
C’est à cet endroit que se concentre la moelle.
Je la bois,
Chaque matin,
En toute dépendance.
Elle m’aide à ne pas regarder sur les côtés,
À ne voir que les choses invisibles,
Et nourrit les polypes,
Qui bientôt,
Vont me quitter.
Avec ma sueur,
Je consolide le présent,
Balles d’argile moelleuses,
Qui collent parfaitement entre elles.
Je mange des longues tresses de racine,
Sans savoir si je les apprécie.
Pourtant je ne peux manger que ça.
Elles m’aident à faire corps,
À faire la vie,
À faire le vide.
Parfois les flashs lumineux repassent,
Brutalement,
Au milieu de l’obscurité.
Et la haine monte en moi,
Avec leur lumière qui s’approche. (Son d’oppression).
Je crie,
Comme tu n’entends jamais crier personne.
Je crie incroyablement fort.
Les flashs s’éloignent,
Avec leurs provocations et leurs menaces.
Et j’ai peur que les orchidées,
Jamais ne reviennent.
Je les attend,
Pendant des jours,
C’est un véritable supplice.
Lorsque la haine est vraiment partie,
Et que les racines ont nettoyé mon corps,
Doucement elles remontent à mon regard.
Très loin de ce que les gens ont appelé la vie,
Je bâtis une existence décisive,
Qui est exactement comme la vie.
Pourtant ce n’est pas elle.
Des fois je me dis,
Il y aurait vraiment de quoi se méprendre.
Un jour j’irais graver « Je suis un être humain »
Sur un bloc de granit.
On verra si ça me rend plus intelligente.
On verra si ça reste.
On verra si ça parle encore dans 200 ans à quelqu’un d’autre que moi.
On verra si ça m’ouvre les portes de la pleine conscience.
On verra surtout si ça me laisse un peu plus de place pour penser à autre chose.
J’espère que j’abandonnerais sur ce bloc la question de mon humanité.
Qu’après ça je n’aurais plus à douter.
Je serais libre, libre d’être un chien, un chat, une chèvre, un cheval,
une chenille, un chamois, une chouette,
Une chose, un chapeau, un chagrin, un chemin ou une chimère.
Un enfant lion, Kant en forme d’éléphant, une femme dauphin, un moine avec des ailes de pigeon.
J’espère que ça me laissera assez de place pour avoir des bras de fer,
Des jambes à ressort et comprendre l’amour des plantes.
Parce que la Terre est vaste, l’océan est profond, le ciel est immense,
On a beau être tout petit nos esprits sont larges et surtout… on est très nombreux.
J’espère que ça me laissera assez de place pour penser à Dieu sans avoir les yeux qui pleurent,
Je pourrais penser à Dieu et ne pas penser en ennemi.
J’espère que j’aurais assez de place pour me débarrasser du traumatisme millénaire de la religion.
Et pouvoir sans peur, sans appréhension, sans morale, sans code, sans honte,
Échanger avec un Dieu qui n’a ni nom ni culte, mais qui, d’une manière ou d’une autre
Me donne toute la place que les êtres humains ne peuvent pas me donner.
Un jour j’irais graver « Je suis un être humain »
Sur un bloc de granit.
On verra si ça me rend plus légère
On verra si ça m’arrache à l’attraction terrestre
On verra si ça me donne du coeur
On verra si ça passe
On verra surtout si ça change la forme du temps.
J’espère que j’abandonnerais sur ce bloc la question de ma mort.
Qu’après ça je n’aurais plus à avoir peur.
Je n’aurais plus à hurler très fort pour taire les souvenirs
Que me ressasse un fantôme qui veut péter mon avenir
J’espère que ça changera des soirs où je joue au squash face au mur du son
En compagnie du dernier malaise qui me cloue sur une croix
J’espère que je n’aurais plus à jouer au squash pour tromper la peur
Pour tromper mon esprit
Je n’aurais plus à jouer au squash pour abattre les fantômes
Et occuper mes nuits
J’espère que je gagnerais la prochaine partie
Et que ça me laissera assez de place
Pour dormir dans mon lit
Et ne plus déambuler dans l’espace
Comme un mort-vivant
Entre le jour où je nais
Et celui où je découvre le poids du temps.
J’espère que ma dernière balle crèvera le mur du son
Et qu’un souffle interminable
M’emportera au loin
À l’endroit où on joue au jeu de l’amour
Avec un être vivant
Et cette personne
Qui n’est pas un homme
Qui n’est pas une femme
Qui n’est pas un animal
Qui n’est pas une fleur ni une plante
Qui n’est pas un coucher de soleil
Ni le chant des planète
Cette personne qui n’existe pas
Avec qui je n’existe plus
Me tient la main.
Je tiens la sienne
À peine,
Si nos mains sont des mains.
On aura disparu
On se sera volatilisé
On aura pris une autre forme
Encore que celle de la fumée
On sera devenu les quelques mots
Gravés
Dans le bloc de granit