Theodor J. Mayer

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  • Turgescence lyrique


    En partant m’égarer sur les bords du monde
    J’ai découvert une toison d’or plus blonde que blonde
    A sa vue doucement j’y ais blottis mon nez et ma bouche
    Puis je l’ai étendue au sol pour en faire ma couche

    Enlacé lascivement dans ces fils emmêlés
    Ils me firent voir l’orient, les nuits tièdes d’humidité
    Ils m’emplirent dans la nuit de l’Asie mineure
    Des premiers sons suaves d’une étrange clameur

    Parcourant la terre ronde nous en fîmes le tour
    D’hémisphère en tropique toutes les rondeurs de son pourtour
    Et à chaque fenêtre sombre nous entendions des soupirs
    Et les cœurs qui grondent des douceurs du désir

    Sous les plaisirs qui coulent comme l’huile sur la peau
    Je voyais les flots d’ardeurs et l’écume de ces peaux
    Orchestre vivant tambour battant des corps
    Qui si ardemment s’affronte en duel, d’Amor

    Le cœur battant à tout rompre caché parmi les fils
    J’observais ce monde bouger au rythme gracile
    Des ondes de ce chant qui font vibrer l’air d’indécentes cambrures
    Et secoue l’espace de gémissements et de murmures

    Tout le vivant réjouie de voir ses créatures laides ou belles
    Chantant à l’unisson la sonate universelle
    Et moi muette mal aimée emmitouflée dans mon linge
    Bêtement je sentis monter dans ma gorge mon instinct de singe

    Mais de ce beau chant ignorante de ces croches et de ces notes
    Il ne sortit qu’un crie de jalousie du fin fond de ma glotte
    Mon rêve prit fin dans ce hurlement déchirant
    M’arrachant aux fils, aux soupirs et aux tambours battant

    Ainsi ce ne fut que tes bras que je découvris ce matin
    Tes bras trop grand trop lourd pesant sur mes seins
    Mon front encore moite, je me tournais vers toi transpirante de désir
    Mais tu me repoussa intrigué et tu fis encore bien pire

    Quand en quelques mots tu m’infligea l’affront
    En me disant pas ce matin chéri, popole a dit non
    Je regarda popole les yeux baignés de mépris
    Et posa sur la chose molle un baiser de dépit

    Je quitta nos beaux draps aux roses de Damas
    Dans l’espoir d’effeuiller les fleurs dans d’autres palaces
    Jouer de la flûte, faire chavirer les archets
    De violons plus vaillants à mes cordes veloutées

    Et ce fut par une nuit clair, dormant à la chaleur des étoiles
    Une de ces nuits ou l’air mêlé de lumière astrale
    Fait du toit la chambre et envole tous vêtements
    Et vous allonge impudique à la vue des quatre vents

    Ce fut par cette nuit que me revint l’incroyable vision
    Cependant au sommet du pic ou je découvris la toison
    M’apparut cette fois un ange à la beauté fascinante
    Aux ailes déployées et à l’allure parfaitement élégante

    Son regard de braise paradoxe à la pureté de ses ailes
    Le poids de sa puissance viril écrasa la chasteté charnelle
    Alors l’ange merveilleux riant, jeta ses ailes blanches
    Vînt se blottir contre ma bouche, balancer mes hanches

    Riant à mon oreille jusqu’à ce que je ris moi-même
    D’un rire rauque et grave, profond à aucun autre pareil
    Et ce fut dans un même souffle rauque, chargé de vibrations
    Que sans dire un mot, il ouvrit grand la porte de cette vision

    Il planta dans mes yeux le pieu de son regard pénétrant
    Tandis que se projetai dans ma pensée les images de l’autre continent
    Je voyais surgir de tous bords des anges tel que lui dirigeant le monde
    Tous enlacés dans les fils d’une toison d’or, plus blonde que blonde

    Etendu sur le sol, mes jambes serrées autour de son bassin
    Il m’embrassait si fort, sa poitrine écrasant mes seins
    Je n’en sentais plus le poids, alors que son étreinte éclatante
    Faisait vibrer mon corps d’émoi et mes lèvres suppliantes

    Ainsi je m’endormais étendue sur le sol ma chevelure emmêlée
    L’ange allongé sur moi comme retenu, à ma chaire enlacée.
    Dans un demi sommeil je l’entendis murmurer au creux de mon oreille
    De sa voix de basse les notes souples et langoureuses de la clameur universelle

    4 novembre 2010
    POÉSIE

  • Partage


    Avec ma petite nièce
    J’partage mes bonbeks
    Avec personne
    J’partage mes conquêtes
    Avec le public
    J’partage mes saucisses
    Avec mes frelots
    J’partage ma 8.6
    Avec ma copine
    J’partage mes tee-shirts
    Avec mes frites
    J’partage mon ketchup
    Avec mes coups de rage
    Je partage mes vengeances
    Avec la musique
    J’partage mes pas de danse
    Avec mes clopes
    J’partage ma santé
    Avec mon planning
    J’partage ma journée
    Avec l’apéro
    J’partage mes cacahuètes
    Avec Clara Morgane
    J’partage mes branlettes
    Des fois avec ta meuf
    J’partage mon 06
    Avec un couteau
    Je partage mon rosbif
    Avec le soleil
    Je partage mon ombre
    Avec mes divisions
    Je partage les nombres
    Avec les pigeons
    Je partage mon balcon
    Avec mes ex
    Je partage l’idée que je suis un sale con
    Avec mon banquier
    J’partage mes sous
    J’partage plein de trucs
    Plus ou moins fou…
    Chou hibou cailloux chouchou trou fou fou
    Là !
    J’t’ai partagé ma folie
    Avec les araignées
    J’partage ma phobie
    Avec Anna Nichol-Smith
    J’partage mon Play-boy
    Avec ton graff’
    J’partage mon toy
    Avec mon haleine de poney
    J’partage un freedent
    Avec le suspens
    J’partage l’intriguant
    Avec le connard
    J’partage mes insultes
    Avec ma teub
    J’partage mon calbute
    Avec les cons
    Je partage mes théories
    Avec les intelligents
    Je partage ma bêtise
    Avec les prisonniers
    Je partage ma liberté
    Avec les fachos
    Je partage mon majeur dressé
    Avec les chiens
    Je partage le trottoir
    Avec les piliers
    J’partage le comptoir
    Avec les clochards
    Je partage ma monnaie
    Avec vous
    Je partage mes sonnets
    Avoue choux hiboux cailloux chouchou trou fou fou toutou doudou rodoudou
    Avec mon bug
    J’partage ma rime en ou
    J’partage plein de truc
    Plus ou moins fou
    Avec des choses
    Qui partage des machins
    Exemple
    Avec le silence
    J’partage la fin

    4 novembre 2010
    POÉSIE

  • Ma mère s’appelle Chita


    Trop d’remue-méninges
    au coeur des ménages
    Allez ! Tournez manèges !
    Et lavez donc votre linge

    Moi j’descends du singe
    Ma mère s’appelle Chita !
    J’irais r’tracer le Gange
    Si mes mains le pouvaient !

    Si mes mains le pouvaient
    J’aurais r’tracé ma vie,
    ‘Vec des variantes carrés
    M’éloigner de la nuit

    Mais dans l’fond je n’peux pas
    M’éloigner d’ma galère
    J’y ai aimé mes faux pas
    J’y ai trouvé mes faux frères

    Tu me montres du doigt
    Moi je te tire la langue
    Ma mélodie est une jungle
    Courbe et douce comme une mangue

    J’ai avalé l’noyaux
    Ca m’donne une boule d’angoisse
    File moi du tord boyaux !
    Ca nettoie les sales poisses

    Depuis le temps est passé
    J’veux plus faire de détour
    Ils m’ont escagassé
    Avec leurs longs discours

    J’en ai eu des mentors
    J’leur ai brûlé la barbe
    Avec des météores
    Tout droit sortis d’la mienne

    J’me sens dix fois plus fort
    Maintenant que j’ai plus d’cartable
    J’peux montrer qu’j’suis capable
    Tout ça a ma façon

    Je sais des fois j’suis con
    Dis toi qu’des fois j’suis bon
    Pas limité à buller
    La bouche remplie de vent

    Une chute en crescendo
    Voila l’comble de tout ça
    C’est pas l’histoire géo
    Qui apprend le ch’val de troie

    Demande à ma boite mail
    Qui c’est qui leur apprend
    Parle leur un peu d’Homer
    Ils te sitent les Simpsons

    Trop d’remue-méninges
    Au coeur des ménages
    Allez ! Tournez manèges !
    Et lavez donc votre linge

    Moi j’descends du singe
    Ma mère s’appelle Chita
    J’irais r’tracer le Gange
    Si mes mains le pouvaient

    Je ne suis pas un animale
    Je ne suis suis qu’un mammifère
    Mais mes ch’veux portent à confusion
    Et mes yeux sont bien trop fiers

    J’ai des traits de guenon
    Tracés à la serpette
    Je n’ai plus le même nom
    Tout nu dans ma serviette

    Des fois dans l’froid du soir
    Mon nez est collé aux étoiles
    Elles me content le temps
    Et ballaient les effrois

    Au grès d’un mauvais vent
    J’ai perdu toute la flanelle
    De mes p’tits yeux d’enfant
    Une dent sur la marelle

    Enlevé mon en-avant
    Lesté d’mes mots savants
    Dans les bulles de savon
    Prédire ce que nous savions

    J’ai fais voler les couleurs
    J’men souviens qu’en délavé
    Les belles heures
    Avec le temps se sont comme dégradées

    Egaré le goût des choses
    Vogué dans l’passable
    Emprunter le passage
    Y tricoter les ecchymoses

    L’ectoplasme blanc
    M’a placé dans l’étaux
    L’echo d’l’âme troublant
    Vient frapper le creux des côtes

    Paumer mon innocence
    Une larme dans la rigole
    Une larme coupée au sang
    Un litre de vitriole

    Un shaker détonnant
    Remue dans mes méninges
    Trop de remue ménage
    Dans ce foutu manège

    Moi j’descends du singe
    Ma mère s’appelle Chita !
    J’irais r’tracer le Gange
    Si mes mains le pouvaient !

    3 novembre 2010
    AUTRES AUTEURS

  • Sensation liberté


    Dégénérescence iconique d’un grand tout culturel
    Bazardage global du standard actuel.
    Se faire inviter à aller se faire mettre par le patron d’en face
    Cultiver l’abrutissement de consommation de masse
    Cure de connerie ! Culte de stupidité ! Sale pute enculé !
    Oups…
    J’ai oublié de mâcher mes mots avant de les parler…

    Mais là c’est tout le monde à la queue leu leu 
    Dans mon esprit tortueux
    Alors en attendant d’aller mieux… 
    Je lis des livres et je regarde des émissions à la télé
    J’écoute de la musique et des gens parler
    Parfois je bois un verre de vin et j’observe la misère humaine
    S’ignorer dans l’alcool et se coller des baignes 
    Alors je tire des plans sur des comètes qui n’existent pas
    Et je décide d’aimer même si on ne m’aime pas
    Je sais que je suis seule, même avec tous mes amis
    Alors je chiaaaaale en écrivant de la poésie…

    Je fais des paradoxe pUUr, dans une société gangrénée 
    Mise à mort contre un mur des restes de la beauté
    De l’art à la louche qu’a un goût de lard dans ma bouche
    C’est leurs excès indécents qui me font accéder
    A la conscience de ce que je hais,
    L’image du pater présidentiel despotique
    Pour m’inculquer au marteau le bien du mal
    Le baladeur à transporter de la merde en tube à succès !
    Mon mobile à trimballer mon cerveau dans un tube à essai !
    Je vomirais bien sur scène si je ne connaissais pas la gêne
    Mais on m’a inculqué la honte comme la géographie
    Et nul part dans le monde on aime le vomiiieeeee…

    Pourtant je suis libre
    Plus libre encore j’ai tout ce que je veux !
    J’ai l’autorisation de sortie du territoire et le visa vacances
    Je vais où je veux avec ma peau blanche
    J’entre et je sors, je traverse toutes les frontières 
    Je vole au-dessus des dictatures, ma compagnie aérienne 
    C’est mon compte en banque
    Et mon passeport passe partout c’est toujours ma peau blanche

    Alors si je penche à gauche… c’est pour mon confort idéologique
    Et si je penchais à droite ce serait pour le confort de mon fric
    Mais je n’en ai pas assez pour lui céder ma conscience
    Alors je me caresse l’ego dans le sens de la contradiction.

    Tout ça c’est si stupide et sordide 
    C’est comme se sentir à genoux 
    Alors qu’on m’a pas coupé les jambes 
    Et que je pourrais encore me tenir debout.
    C’est comme être un gosse qui voulait trop bien faire, 
    Et qu’a tout raté à vouloir être si fier,
    Alors qui baisse les yeux, qui regarde le plancher, 
    Qu’a la bouche qui pend, et les yeux énervés.
    Mais qui dit rien, rien du tout, 
    Qui mastique la leçon tant qu’elle a du goût… 
    Qui se dit qu’il devrait changer de chewing-gum
    Qu’il devrait changer d’école…
    Changer de maison, changer de fonction
    Mais y’a trop de gens qui rentre dans la vie
    Comme des meubles ikéa !
    « Toi tu tissera les chaussettes et toi tu les rangera ! »
    Trop de gens qui se demande comment
    Et personne pour se demander pourquoi ?
    Moi des fois je demande à mon futur, mais il reste muet.
    Mon avenir n’a rien à dire.
    Alors je zappe sur des émissions à la télé et je lis des livres
    Et puis j’observe le monde apprendre à survivre.

    3 novembre 2010
    POÉSIE

  • Insomnie


    Coincé entre 4 murs
    Comme un foetus mal formé dans le formol
    En nocturne la formule
    De l’ennui est formelle

    Comme bloqué entre quatre planches
    Attendre qu’elles sentent le sapin
    A se dire qu’on a eu pas d’chance
    Cerné, au p’tit matin

    Piégé entre quatre gueules de bois
    Comme dans un rite vaudoo
    A maudire les mots doux,
    Les gens qui gravitent autour de soi

    Stopper entre quatre yeux
    La face collée devant un miroir
    A s’demander ce qui miroite
    Dans les mirettes des bienheureux

    Attendre que la lumière tombe
    Pour essayer d’trouver l’sommeil
    Sornette, les heures fondent
    Et déjà les rayons de soleil

    L’cerveau gravite sur quatre films
    Pour berner le temps qui passe
    A fumer tige sur tige
    Matter l’cendrier qui s’entasse

    Compter jusqu’à trois mille
    Et jamais voir un mouton
    Constater ce qui part en vrille,
    N’jamais s’poser les bonnes questions

    Bloqué entre quatre notes
    Le lecteur chante un texte triste
    A se dire qu’on existe
    Que par le regard de l’autre

    4 heures du mat’
    Se sentir brisé
    Sans vraiment savoir pourquoi
    Au fond de soi se sentir méprisé…

    Assis entre quatre canettes
    A faire des châteaux de bazar
    A rien gérer d’ses dix doigts
    Et bouffer comme un con les restes

    Inerte entre quatre cafards
    Qui te refile le bourdon
    L’intolérant temps lent, pfff!
    Rend l’teint trop blafard

    Enfumé entre quatre grammes
    Feuilles longues et tabac sec
    L’esprit en delta plane
    Le fond des yeux tabassé

    Fixé au centre des 4 coins
    D’une pièce qui tourne en rond
    Le cerveau chauffe à mach 1
    Vient creuser le fond du fond

    Préocuppé pour quatre sous
    Et pas savoir comment s’occuper
    Le regard dans l’flou
    Même pas une ombre pour discuter

    Les aiguilles trottent à quatre pattes
    Les yeux ne s’ferment pas
    Même investit dans le noir
    Morphée ce soir n’a pas d’histoire

    6 heures quatre minutes 44 secondes
    Les gens s’éveillent
    Je traîne depuis la veille
    Des poches de plus en plus profondes

    3 novembre 2010
    POÉSIE

  • Cent ans de solitude


    Miser sur la vie comme on joue à la roulette russe
    Faire tourner le barillet et la seule balle qu’il contient
    Démonter les hommes comme on joue aux poupées russes
    Eprouver le tranchant de ma lame sur le dessus de ma main
    Se tenir debout fier et inflexible
    Face à la mascarade de mon existence risible
    Regarder droit dans l’esprit de celui qui est mon juge
    Le laisser lire sur mon visage
    Que la peine qu’il veut que je purge
    Ne m’inspire ni crainte ni regret
    Parce que je tiens mon passé
    Pour le meilleur de ce que j’ai fais
    Comprendre que le juge se fout bien de mes actions
    Et qu’il n’est pas là pour me mettre en prison
    Le juge n’était pas la pour appliquer une sentence
    Mais pour me révéler à mon existence…

    J’ai finis par mettre le bonheur dans une petite boite
    J’ai finis par en faire un souvenir…
    Le juge s’en est allé sans formuler ma peine
    Le juge s’en est allé sans que je saches ce qui allait m’advenir.

    Ainsi j’ai passé…
    Passé cent ans dans la plus pure solitude
    Passé cent ans à voir les hommes mourir
    Passé cent ans pétri d’incertitude,
    Passé cent ans à rester et à vouloir partir.

    A être le témoin de la guerre
    Sans jamais pouvoir y prendre part
    A attendre le retour des hommes sur leur terre
    Pour constater qu’après la guerre
    Les hommes sont toujours autre part.

    A compter les rides et les cicatrices
    Caresser le crépis des visages asséchés
    A faire trop des gestes inutiles
    Quand il y a plus de crevasses que de peau
    L’homme ne sait plus être touché.

    A être seule à côté des hommes
    Savoir les hommes seuls les uns à côté des autres
    A vouloir se faire être prophète,
    A vouloir se faire être apôtre
    Mais à n’avoir aucun idéal,
    N’avoir aucun Dieu à se vouer
    Retrouver l’odeur des rues sales
    Et savoir pourquoi les hommes
    Ne font plus rien d’enchanté.

    Je crois en l’homme et à Dieu en lui
    Mais les hommes se foutent
    De toutes ces facéties !
    Alors haïr le cynisme morose et terne
    Des hommes qui n’arrive même plus à sentir la peine !
    Avoir envie de faire du mal
    Pour rappeler que moi même je souffre
    Remarquer très vite l’inutilité de se donner du mal
    A vouloir tenter de remplir un gouffre…

    Et tout le mal que j’ai voulus faire
    Et tout le mal que j’ai eu à subir
    Se divise à part égale
    Chez tous les hommes
    Même les richesses sont sales
    Quand elles s’étalent en aumônes…

    Passé cent ans à
    Vouloir être celle,
    N’être jamais plus que soi
    A n’être qu’une parcelle
    Sur son étendu hostile
    Qui me rappelle
    Que je ne suis qu’une parmi cent mille.

    Passer… cent ans dans la plus pure solitude
    Maudire l’amour des hommes partis
    Passer cent ans dans l’incertitude
    Que ce que j’ai aimé m’a aimé aussi…

    J’ai passé cent ans dans la plus pure solitude
    A maudire l’amour des hommes partis
    J’ai passé cent ans pétri dans l’incertitude
    Que ce que j’ai aimé m’a aimé aussi.

    3 novembre 2010
    POÉSIE

  • Elephant

    Me
    J’ai cinq ans..!
    Et encore tellement d’années à vivre
    Des années de joie naïve et de bonheur
    Qui se presse jusqu’au bord de mes lèvres
    Je suis un enfant
    J’ai cinq ans…

    Et des souvenirs commes si j’en avais mille
    Je suis un elephant
    En équilibre sur un fil
    Je suis le tendre monstre
    Qui fait pleurer toutes les vieilles dames
    “Comme elle serait mignonne…
    Si elle n’était pas aussi sale !”

    On me dit que c’est le manque de structures
    Qui me fait me prendre pour un elephant
    Que si je continues comme ça je fonce droit au mur
    Que je dormirais sous les ponts avant d’avoir 12 ans
    Mais moi je veux pas dormir sous un pont…

    Alors pour ça je vais à l’école rouler ma bosse
    Et mes crottes de nez de sale gosse.
    J’apprends aussi à compter,
    A compter les bonbons
    Les billes et les torchons
    Moi comme j’ai pas de bonbons
    À compter…

    Alors je compte les moutons
    Et mes crottes de nez
    Je compte les moutons poussiéreux
    Qui traîne au fond des yeux des autres élèves
    C’est pour ça que je me répète tout le temps…
    Moi je ne suis pas un mouton, je suis un éléphant
    Je ne suis pas un mouton je suis un éléphant

    e-l-e-p-h-a-n-t je suis un éléphant
    un enfant éléphant
    un élé-enfant
    pas plus fier ni plus arrogant
    que n’importe lequel de ces moutons blancs,
    simplement plus pesant…

    Maintenant je sais compter
    Jusqu’à un-deux-trois-quatre,
    A une deux trois quatre pattes
    Je comptes les secondes qui m’écarte
    Une deux trois quatre
    Du moment où le fil craque…

    Je-suis-un-éléphant
    Papa profère que c’est n’importe quoi
    Maman dit que je mens
    Je leur explique que c’est eux
    Qui se trompe énormément
    Pour une fois que c’est pas l’éléphant !

    Ils trouvent ça bizarre
    Que je ne joue pas aux moutons
    Moi je les trouvent rasoir
    A se poser les mauvaises questions
    C’est pas compliqué au fond
    Ils ont brisé le sceau de ma première confiance
    Ils m’ont brisé les os en réclamant du silence

    Ils m’ont prit dans leurs bras pour me fracasser au sol
    En milliers de petits fragments sales
    Et je sais plus comment les morceaux se recolle
    Parce que j’ai perdu l’image originale

    Je me sens seul des fois…
    Tellement seul
    Que j’ai l’impression parfois
    Qu’il y a tout le temps
    Quelqu’un derrière moi
    J’aime pas ça…

    Mais je peux pas vraiment faire autrement
    Alors ben… je me dis que je suis un éléphant
    On peut pas faire de mal à un éléphant, nan?
    C’est trop grand un éléphant

    J’ai cinq ans…
    Et des souvenirs comme si j’en avais mille
    Des restes de saveurs de parties de jeu de billes
    J’ai plus de bille
    Mais j’ai des tas de crottes de nez

    Et puis encore des tas d’années à vivre
    A vivre, à grandir à devenir une fille
    Des tas d’années pour goûter au monde entier
    À le noyer sous mon amour…

    Ou des tas d’années pour cicatriser
    A suturer la cassure
    A tenter de rattraper le bord
    A observer l’usure de mon corps

    Alors juste avant
    Je me déguise,

    Je me déguise en éléphant
    Un bel éléphant
    Dodu et bien charmant
    Qui de son pas élégant

    Traversera toute la terre
    Entre ici et son cimetierre
    Enfin pour le moment
    Je suis un enfant éléphant
    Un élé-enfant

    24 octobre 2010
    POÉSIE

  • Constance


    J’lui avait payé un menu steak haché
    ce samedi au crescendo d’Villacoublay
    je la regardait en train de mâcher
    elle était si belle mes rêves étaient comblés

    l’avait l’aire contente, Constance
    pourtant pour l’accoster l’affaire n’fût pas simple
    j’ai du réfléchir à plein de variantes
    ce fut un drôle de remue méninge

    mais l’idée est venue à moi en scooter
    avec sa belle gueule à la sortie du collège
    ça m’a couté mon baladeur
    pour mettre en place le piège

    Samir était le mec de Nadège
    qui était la meilleure amie de Constance depuis le C.E.1.
    le mercredi suivant il m’emmenait a la boom d’Aurélien
    j’avais mis ma chemise beige

    celle que ma mère dit qu’j’suis beau dedans
    me voilà plein de courage et toutes mes dents.
    ce gros con de Guillaume Carvelet est en train de parler avec
    je décide donc à intervalles réguliers de lui jeter des p’tits raisins secs

    sur le coup ça l’a pas mal vénère
    il s’est pointé vers moi du haut de son mètre 80
    et m’dis «tu t’es foutus dans une drôle de galère puceau
    j’vais te détruire p’tit collégien de rien»

    Constance de sa voix de soie
    stoppa les pulsion nerveuses des biscotos d’idiot de l’autre ostrogot
    me prit par la main, m’dit «viens avec moi
    j’te raccompagne jusqu’au métro»

    sur le chemin mon coeur tapait tambour
    elle m’expliquait qu’elle aimait pas ce mec
    qu’elle a rigolé pour le coup des raisins secs
    et qu’Samir a dit à Nadège sa meilleure amie depuis le CM.1 que j’voulais un rendez-vous avec elle

    elle m’a dit qu’elle voulait bien, qu’j’étais mignon de maladresse
    elle voyait bien qu’j’en avait pas qu’après sa paire de fesses
    je sortis mon mobile pour prendre le plus beau numéro du monde
    celui de Constance de ces yeux bleus et d’ses boucles blondes

    de retour chez moi, papa affalé, ne cesse de zapper
    maman escagassée par le présentateur d’un mauvais divertissement
    je monte direct, dans ma chambre à écrire sur du beau papier
    un poème d’amour ou je la comparais à un grand ciel d’été

    niveau romantisme j’en connais un rayon, même un super marché
    ma mère a l’intégrale de Frédérique François à la maison ! j’ai mes mentors
    je la verrais samedi et lui glisserais ce mot doux quand on devra se séparer
    j’essaierai pas de l’embrasser on sait jamais si elle est pas d’accord

    le reste de la semaine fut long comme une autoroute
    entre les pourcentages les dissertations et l’cheval de Troie
    mon prof d’éducation physique sportive qui perd sa moumoutte
    et la cantine qui sert des cordons bleus tout froid

    samedi matin sonne sur mon réveille, je me sens tout chose
    et pourtant j’ai rendez-vous dans 8 heures au centre commercial aux caisses du Super
    je me préparais longuement et eu l’idée de choper un bouquet de rose
    «ça lui fera plaisir c’est sur, il faut que je taxe des thunes a ma mère»

    elle me faisait quatre bises et je sentais son parfum a l’abricot
    j’était si content qu’elle soit venue sans faire de chichi
    pas comme Hélène qui pose des lapins si gros
    qu’j’lui ré-adresserais plus jamais la parole de ma vie

    j’lui donnais les fleurs, je l’ai sentie touchée, mais le gardait pour moi
    et lui demandais si elle avait faim, elle me dit que oui
    mais qu’elle voulait marcher un moment avant, elle s’agrippait à mon bras
    j’était si heureux à ce moment que pour le revivre j’aurais troqué mon ouïe

    j’lui avait payé un menu steak haché
    ce samedi au crescendo d’villacoublay
    je la regardait en train de mâcher
    elle était si belle mes rêves étaient comblés

    l’avait l’air contente, Constance
    pourtant pour l’accoster l’affaire n’fut pas simple
    j’ai du réfléchir à plein de variantes
    ce fut un drôle de remue méninge

    24 octobre 2010
    AUTRES AUTEURS

  • Mon cafard


    Le sais-tu qu’à moi aussi
    À l’orée des prairies verte
    Je me suis laissé tomber sans vie
    Comme pétrit par la peste ?

    J’ai pas vu venir le changement
    Et la terre s’est fanée
    Tenant encore entre ses dents
    L’épée à faire la colère

    Le sol humide et boueux
    M’enfonce les pieds
    Comme des petits clous rouillés
    Dans son caca merdeux

    Parce que la terre finit par avoir faim
    Encore plus que je crève la dalle
    Elle daigne p’us me lâcher un deux grains
    Alors comme un con je la condamne

    Madame la ministre est aussi énervée
    Elle remue des petits lustres
    Pour nous faire nous réveiller
    Et des gros mots de charcutier

    Ce qui me rassure c’est qu’on est aussi con
    Ni plus ni moins les uns que les autres
    Et que madame la ministre du beau temps
    N’a pas non plus comprit grand chose

    Les chats de gouttière et les poubelles
    Pour eux je sais pas trop ce qu’il en est
    Je pense pas que ce soit les pires
    Parce qu’ils sont vraiment très réels

    Moi je suis pas très croyante
    Même si en fait beaucoup au fond
    Mais je regarde plus souvent en bas
    Quand dans le ciel les réponses

    Comme ça j’ai perdu un oeil une fois
    Dans une bouteille de whisky
    Il en est jamais ressortit
    M’a dit qu’il était bien la bas

    Je voulais pas être jalouse
    Alors j’ai bus tout le whisky
    P’is mon oeil m’a dit j’t’épouse
    Toi t’as pas froid aux yeux

    J’ai dis : « Non catégorique!
    Moi j’ai des gros principes
    Et toi t’as pas de mains
    Alors comment tu t’occupe des gamins » ?

    J’ai gardé le goût de mon oeil
    Juste au bord des lèvres
    Depuis je déblatère à l’aveugle
    Sur ce qu’il était fier

    Mon bel oeil sans couleur
    Un peu jaune un peu marron
    Un peu pipi caca pas bon
    Un peu tournesol un peu fleur

    Maintenant j’ai le nez qui gratte
    Le dos courbé et des tonnes de haricots
    Des cocos pour quand l’hiver tape
    Quand je serais bien seule comme une petite blatte

    Un petit cafard sans ami
    Qui mange la solitude par la racine
    Qui se balade plus dans les prairies
    Quand enfin l’été arrive

    Un petit cafard avec qu’un oeil
    Que de toute façon on se demande s’ils en ont
    Qu’ils ont pas l’air aveugle
    Qu’ils ont juste l’air trop con.

    Un petit cafard très con
    Avec un goût de super-glue entre les mâchoires
    Qui mastique p’us rien de malsain
    Depuis qu’il a peur du noir.

    Et si c’était toi qu’avait perdu ta bite
    Au fond de cette putain de bouteilles
    Est-ce qu’elle m’aurait marier
    Un jour en blanc avec du soleil ?

    Ou est-ce qu’elle m’aurait rit au nez
    Pour partir à la chasse aux fesses
    Elle m’aurait tourné le dos pour regarder l’océan
    Et voir un peu plus loin que le présent

    Je ne connaissais pas l’avenir
    Et j’ai finis par le découvrir
    Un jour à l’orée des prairies vertes
    Quand je fuyais cette guerre

    Tu étais la lumière,
    Tu avais changé de couleur
    Et toute la terre mugissait
    De toute votre impudeur

    J’ai péris par la peste
    Le petit cafard dans le coeur
    Le petit cafard en cavale
    Parce qu’il aura toujours peur.

    18 octobre 2010
    POÉSIE

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