Tu es élan de cristal
Habits de cris bestiales,
Fragilités sublimes
Capture d’objectif.
Dans un pli de ta robe
J’ai trouvé…
CE POÈME N’EST PLUS DISPONIBLE DANS SON INTÉGRALITÉ DEPUIS SA PARUTION DANS L’OUVRAGE COLLECTIF À L’OUEST LES POÈTES.SES AUX ÉDITIONS EX-MAUDITS DISPONIBLE ICI ET EN LIBRAIRIE. POUR LA SUITE RENDEZ-VOUS DANS LE LIVRE 🙂
Cela fait des mois. Peut-être des années. Une éternité. Depuis toujours. Ils. Ils parlent. Ils parlent pour moi. Ils parlent dans ma tête. Ils me parlent. Ils me parlent de moi. Ils me parlent de mon coeur. Ils me disent « Nous savons, Nous avons ce dont tu as besoin. » Ils sont partout, et ils se cachent. Je les affronte. Ils m’écrivent. Ils m’écrivent tous les jours. Ils me disent « Regarde, Regarde bien, Voilà ce qu’il te faut. » Ils obliquent la trajectoire de mes pensées. De mes journées. Ils travaillent pour moi pour que je travaille pour eux. Ils parlent entre eux. De ce qu’ils veulent que je fasse. Ils passent du temps, minutieusement, à concevoir un être humain pratique. Ils brouillent les pistes des pensées, des sensations, du corps, de l’esprit. Ils emmêlent tout ce qui peut être emmêlé. Une fois que l’emmêlement est invivable. Brutalement, ils le vident. Quel soulagement (————vomissures). C’est comme ça qu’ils deviennent des héros. Des messies. Des sur-hommes. Mais les héros n’écrivent pas l’histoire des autres. Les héros écrivent leurs propres histoires. Ils veulent des pages blanches. ———— Ils effacent mon histoire. Ils veulent des enfants-cimetière dans lesquels on range les boîtes. Les boîtes morbides. Les boîtes morbides sont pleines de choses. Inutiles, synthétiques, radieuses, agressives, blessantes, simples, sublimes, atroces. Un enfant-cimetière il suffit de le creuser. Puis d’y mettre des planches. ———— Ils me cloisonnent. Dans un espace plus petit que la petitesse. Plus minuscule que le minuscule. Ils détruisent la frontière de mon être. Et l’enferme dans rien. ———— Ils veulent que je ressemble à un vide. Ils me font trop microscopique, et sans limite, pour que je ne sache plus où je commence. Et où je m’arrête. Ils ont détruit ma frontière. Ils ont éclaté mes certitudes. Ils ont anéanti la substance liant mon corps à mon esprit. « Tu vas avoir besoin de ça. » Ils préparent le futur et me le prédisent en même temps. Ce qu’il ne savent pas c’est que je peux voir dans le temps. Pour voir le temps c’est très simple, il suffit de regarder en même temps la vie et la mort. Et d’accepter de ne pas oublier. Ce qu’ils veulent oublier c’est qu’ils mourront, et que – seul – restera l’argent. L’argent ne meurt pas. Les vivants meurent. ———— L’argent ne meurt pas. Les vivants meurent. Ils aimeraient être comme l’argent. Ne pas mourir. Être un objet. Un objet de désir. De convoitise absolu. Faire tourner le monde autour d’eux. Ils veulent être des objets. Ils veulent que je veuille être un objet. Et que je me batte avec les autre vivants pour être l’objet le plus désirable. Ils savourent la bataille qu’ils se livrent. « Qui voudra le plus de moi ? » Ils ne le montrent pas. Mais quelque chose à l’intérieur d’eux à peur. Pour ne pas montrer qu’ils ont peur, ils sortent des armes. >>>>>>> ALORS ILS VIENNENT<<<<<<< Ils sortent les matraques. Ils me frappent. Ils frappent chacune de mes pensées, chacun de mes gestes. Ils battent à tout rompre le cours de mes instincts. Pour trouver une nouvelle entrée. Qui leur permette d’accéder à mon esprit. Ils me disent que je suis bête. ———— Ils me disent que je suis désespérante. Ils battent à tout rompre le cours de mes instincts. Ils disent que je ne m’en sortirais jamais. Que je finirais par crever dans ma pisse. Froide, coulée sur mes pieds, inerte, faible. Dégradée, perdue. Perdue. Perdue. Ils me disent que je suis violente. Que j’ai perdu la raison. Que je vois des choses qui n’existent pas. Que c’est la démence. Je ne vois que leurs egos, leurs fantasmes, leurs névroses, leurs pathologies s’étaler sans pudeur sous mes yeux. La réalité contient une infinité de réalités parallèles possibles. Ils suffit de changer de point de vue. Ils n’en voit qu’une. En attendant tous les jours. Ils.Ils.Ils.Ils.Ils.Ils.Ils. Ils parlent. Ils parlent dans ma tête. Ils me parlent dans ma tête. Ils me demandent de devenir un objet. Ils me demandent de devenir un objet comme eux. Ils me demandent d’accepter de me laisser détruire. Comme ils se sont détruits. Je ne leur dit jamais que je sais très bien qui je suis. Je fais comme si j’avais oublié, et je les regarde avec mes yeux vides. ———— Ils me jettent des images. Ils sortent les matraques. Ils traversent les canaux de mon esprit. Ils ne savent pas que je ne suis plus là. Ils ne savent pas que je suis ailleurs. Ils ne peuvent pas le comprendre. Ils me disent que je suis folle. Je ne leur répond pas. Ça ne me dérange pas. Ils ne peuvent pas m’enfermer. Ils sont seuls à croire que seule une réalité existe. Je suis libre. Ils sont enfermés. ———— Ils sortent les matraques. Je n’ai pas peur. Je les vois derrière les barreaux d’or de leur prison. Ils disent que je suis folle. Je vois les chaînes de diamants carbone autour de leurs cous de taureaux. Prêts a ruer. À hurler. Ils me traitent de salope. Ils cherchent l’arme pour briser mon silence. Ils veulent m’enfermer. Dans leur réalité. Je suis libre. Ils sont seuls à l’intérieur. Ils mangeront l’éternité en entrant dans le couloir de l’oubli. Ils verront leurs corps informes, ils verront leurs visages sans trait. Ils ne sauront pas comment cela est arrivé. Ils seront seuls. ———— Je serais toujours aussi libre.
J’avais 20 ans, j’avais 100 ans
J’avais toujours été vieux
Comme le bois du banc qui craque
Mais qui reste toujours le même.
Que j’ai eu un oeil, ou que j’en ai deux,
J’étais aveugle et…
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Un demi milliard de mails.
Un demi milliard de mails, m’attendent dans ma boîte.
Des centaines de milliers de millions de lignes
Qui disent comment,
Pourquoi,
Avec quel produit,
De quelle manière,
Et pour quelle raison
Il faut que j’existe.
—————–Un demi milliard de mails
Un demi milliard de mails et des centaines de milliers de millions de lignes.
Ils m’attendent,
Je le sais.
L’Ordre Mondial à ma Porte,
Au pied de ma Messagerie.
Qui parlent dans ma tête #jelesentendtoutletemps
Des injonctions,
Des conseils,
Des vérités universelles
Se bousculent dans mes yeux.
Ils ont planté en moi la certitude inébranlable que je dois continuer à chercher.
C’est un complot. #jelesentendtoutletemps
C’est un complot mondial, écrit en plusieurs langues.
Je ne sais pas qui
Ni combien d’êtres humains dirigent,
Nourrissent,
Développent ce complot.
Tout ce que je sais c’est qu’on me fait oublier qui je suis.
Violemment.
Constamment.
Individuellement.
Face à ma solitude,
Face à mon ordinateur.
Ils me disent :
« Je sais mieux que toi-même qui tu es.
Fais-moi confiance.
J’ai ce qu’il te faut.
J’AI CE QU’IL TE FAUT. » #jelesentendtoutletemps #ilsaventmieuxquemoi
Une masse sans couleur,
Sans lumière,
Fond sur mon esprit.
Un doute,
Majeur,
Mineur,
Absolu,
Formidable,
Misérable,
Enfantin,
Final,
Broie précisément les colonnes de mon esprit.
Je les écoute et je ne sais plus qui je suis. #jelesentendtoutletemps #ilsaventmieuxquemoi #jenesaisplusquijesuis
Je ne sais plus d’où je viens
—————–Je regarde dans leur direction
Je ne sais plus où je vais
—————–L’aboutissement qu’ils me tendent s’éloigne sans cesse
Je ne sais plus où je suis
—————–Ils m’ont dit que ma place se trouve dans un paradis qui ne cesse de se déplacer
Je ne sais plus quand je suis
—————–Ils ont tué le passé, glorifié le futur et fait du présent une zone impossible
Je ne sais plus qui je suis. #jelesentendtoutletemps #ilsaventmieuxquemoi #jenesaisplusquijesuis #ilsontlaformedemonangoisse
En réalité je suis actuellement seule, débout, au milieu d’un désert, d’eau, de sable, de pierre, d’arbres.
Et je ne sais qu’une seule chose, c’est que je peux encore respirer.
Je croyais que j’étais en pierre
Alors que toi tu m’aimes
Mes faiblesses se retournent contre moi
Alors que toi tu m’aimes
C’est le retour de mes absences
Alors que toi tu m’aimes
Je ne suis qu’un…
CE POÈME N’EST PLUS DISPONIBLE DANS SON INTÉGRALITÉ DEPUIS SA PARUTION DANS L’OUVRAGE COLLECTIF À L’OUEST LES POÈTES.SES AUX ÉDITIONS EX-MAUDITS DISPONIBLE ICI ET EN LIBRAIRIE. POUR LA SUITE RENDEZ-VOUS DANS LE LIVRE 🙂
Dawn over densely-built residential towers in Yanjiao, China, a suburb of Beijing, March 23, 2015. A new megalopolis around Beijing, Jing-Jin-Ji, is to cover ground the size of Kansas and have a population about six times larger than the New York metropolitan area. (Sim Chi Yin/The New York Times) *** Local Caption *** 14698439
ASIA CHINA URBANIZATION SUPER CITY MEGALOPOLIS URBAN PLANNING POPULATION GROWTH
Un pas, deux pas…
Tout en haut du toit
Sur la terrasse de la tour
Etrange panorama
Le vent sur les muscles
Car plus de peau
Abandonnée plus bas
Pour monter plus haut.
Des kilomètres de vent
Qui ne touchent plus l’horizon
Qui cherchent le sol
Mais se perdent dans le fet d’une forêt de béton
J’ai escaladé des colonnes d’hommes
Des chaînes d’os et de chaires
On a actionné la machine à axiome,
Lancé le chantier de la terre
Dans cette ville
On construit des bâtiments
Fondés sur des mensonges
Battus de songes immenses
Des tours
Sur des centaines d’étages
Qui empilent des idées,
Des codes, des messages
Et les hommes qui ont donnés leurs corps
Embrassent ces immeubles mouvants
Échafaudages macabres et branlants
De leurs membres presque déjà morts
Des chaînes d’os retiennent des chaires tendus
Autour de ces bâtiments qui suturent
Milles intentions en devenir
Sur ces plate-formes on construit de l’avenir
Il n’y a pas de bruit,
Il n’y a pas de voix
Que les grincements… qui crient
Que le vent… qui rugit.
Ma vision se trouble
La chaleur m’étouffe
Si peu d’ombre tant de lumière !
Braquée sur ces montagnes de poussière…
Pas de pluie
Pas de pluie depuis des mois,
Rien que du soleil
Qui coule sur tous les toits.
Tout en haut du plus haut
De tous les balcons
Sur la terrasse de la plus grande tour
J’ai regardé cette ville
Et ces piles d’idées ratées
Amassées comme des trésors
Sur les étagères d’un musée
C’est l’histoire qui brisent les hommes ?
Ou les hommes qui tuent le temps ?
Est-ce que je suis une victime ?
Est-ce que je veux être une offrande ?
Tous les visages se confondent
Sur les façades percées de plaies
J’essaye de voir le monde
Et les hommes en entier
Ils ont donné leur corps
À ce qu’ils pensaient possibles
D’un passé invisible,
Des pavés d’une cité d’or.
Et toutes ces chaînes d’os et ces parois de chaires
Qui rampe le long des barres
Se crispent de crampes à vouloir tuer sa misère
Grincent et se cambrent sous le poids de la matière
Au pied de la ville j’ai tout abandonné
Et il n’y a dans mes mains
Qu’une poignées d’instants
Que je veux sauver
Et je sais, je sais trop que si j’ouvre les doigts
Ils se diffuseront dans l’air
Jusqu’à ce que je perdes… Le fil
Le fil, jusqu’à les oublier
Et les laisser prendre place
Parmi les piles d’idées ratées.
Le soleil en plein visage
Les muscles battus par le vent
Au pied de la potence
Je regarde ce moment
Il prend la forme d’un chiffre
La racine carré du sens de la vie
Il me dit que si je veux être libre
Je dois tout abandonner
Alors j’ouvre la main
Desserre mes doigts
Et laisse la lumière fondre
Ce qui ne m’appartient pas
Le soleil en plein visage…
Et sur les muscles…
La caresse de l’éventail de tous les moments possibles
Le temps sans paresse atteint toujours sa cible
Tous les visages se confondent
Aux façades percées de plaies
Maintenant je vois le monde
Et les hommes en entier
Avec mes os avec ma peau
Je vais grossir les chaînes et monte sur l’échafaud
D’une ville en sentence perpétuelle
Sur le plus haut du plus hauts de tous les balcons
Sur la terrasse de la plus grande tour
Regarder une dernière fois la ville
Fondée sur des piles
D’idées ratées
Prises dans les bras d’humain en chantier