
ASIA CHINA URBANIZATION SUPER CITY MEGALOPOLIS URBAN PLANNING POPULATION GROWTH
Un pas, deux pas…
Tout en haut du toit
Sur la terrasse de la tour
Etrange panorama
Le vent sur les muscles
Car plus de peau
Abandonnée plus bas
Pour monter plus haut.
Des kilomètres de vent
Qui ne touchent plus l’horizon
Qui cherchent le sol
Mais se perdent dans le fet d’une forêt de béton
J’ai escaladé des colonnes d’hommes
Des chaînes d’os et de chaires
On a actionné la machine à axiome,
Lancé le chantier de la terre
Dans cette ville
On construit des bâtiments
Fondés sur des mensonges
Battus de songes immenses
Des tours
Sur des centaines d’étages
Qui empilent des idées,
Des codes, des messages
Et les hommes qui ont donnés leurs corps
Embrassent ces immeubles mouvants
Échafaudages macabres et branlants
De leurs membres presque déjà morts
Des chaînes d’os retiennent des chaires tendus
Autour de ces bâtiments qui suturent
Milles intentions en devenir
Sur ces plate-formes on construit de l’avenir
Il n’y a pas de bruit,
Il n’y a pas de voix
Que les grincements… qui crient
Que le vent… qui rugit.
Ma vision se trouble
La chaleur m’étouffe
Si peu d’ombre tant de lumière !
Braquée sur ces montagnes de poussière…
Pas de pluie
Pas de pluie depuis des mois,
Rien que du soleil
Qui coule sur tous les toits.
Tout en haut du plus haut
De tous les balcons
Sur la terrasse de la plus grande tour
J’ai regardé cette ville
Et ces piles d’idées ratées
Amassées comme des trésors
Sur les étagères d’un musée
C’est l’histoire qui brisent les hommes ?
Ou les hommes qui tuent le temps ?
Est-ce que je suis une victime ?
Est-ce que je veux être une offrande ?
Tous les visages se confondent
Sur les façades percées de plaies
J’essaye de voir le monde
Et les hommes en entier
Ils ont donné leur corps
À ce qu’ils pensaient possibles
D’un passé invisible,
Des pavés d’une cité d’or.
Et toutes ces chaînes d’os et ces parois de chaires
Qui rampe le long des barres
Se crispent de crampes à vouloir tuer sa misère
Grincent et se cambrent sous le poids de la matière
Au pied de la ville j’ai tout abandonné
Et il n’y a dans mes mains
Qu’une poignées d’instants
Que je veux sauver
Et je sais, je sais trop que si j’ouvre les doigts
Ils se diffuseront dans l’air
Jusqu’à ce que je perdes… Le fil
Le fil, jusqu’à les oublier
Et les laisser prendre place
Parmi les piles d’idées ratées.
Le soleil en plein visage
Les muscles battus par le vent
Au pied de la potence
Je regarde ce moment
Il prend la forme d’un chiffre
La racine carré du sens de la vie
Il me dit que si je veux être libre
Je dois tout abandonner
Alors j’ouvre la main
Desserre mes doigts
Et laisse la lumière fondre
Ce qui ne m’appartient pas
Le soleil en plein visage…
Et sur les muscles…
La caresse de l’éventail de tous les moments possibles
Le temps sans paresse atteint toujours sa cible
Tous les visages se confondent
Aux façades percées de plaies
Maintenant je vois le monde
Et les hommes en entier
Avec mes os avec ma peau
Je vais grossir les chaînes et monte sur l’échafaud
D’une ville en sentence perpétuelle
Sur le plus haut du plus hauts de tous les balcons
Sur la terrasse de la plus grande tour
Regarder une dernière fois la ville
Fondée sur des piles
D’idées ratées
Prises dans les bras d’humain en chantier