Theodor J. Mayer

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  • Allé bye Ronsard

    Ton corps est une fleur que jamais on ne cueille
    Le temps sur lui passe, et sur le mien pareil
    Nos rides pousseront en cœur sur nos pétales
    La fraîcheur des rosées, toujours nous délasse

    L’infini, tes couleurs, traversent l’espace
    Dans ma mémoire elles sont vives, des étoiles
    Ta lumière, aussi loin que je m’en souvienne
    À garder la grandeur de sa fougue suprême

    Et si le feu est petit, ce soir, entre nous deux
    Par le temps étendu sur les flammes bleues
    Le rouge si profond des braises dans tes yeux
    C’est le vertige d’une vie ancienne et neuve

    Nous pourrons nous tourner, douter, dire de celui
    Qui pressait ta beauté à peine nubile
    Buvant charogne à ton sein, sa terreur stérile
    Cet infâme avait peur, si peur de vieillir

    Un voleur, une violence et les deux à la fois
    Appuyé sur la tête d’un bouquet de roses roses
    Mais voilà les jardins où l’on ne voit que toi
    Et toi toujours si jeune là même où il repose

    26 août 2022
    POÉSIE

  • Parution : La Persée (livre)

    LE SPACESHIP A DÉCOLLÉ

    (INFO LIBRAIRIES ET COMMANDE EN BAS DE PAGE)

    Plaisir, et fierté de partager ENFIN ! la parution de mon premier recueil – La Persée – mon premier spaceship, ma Roll’s, ma fusée.

    Ce livre a commencé quand je devais avoir 4 ou 5 ans. Il traverse ma vie. C’est une ligne majeur sur mon chemin. Ce livre c’est le voyage de mon corps. Un corps chargé de questions et d’inquiétudes, de violence et de trahison. Parce qu’il ne se reconnait pas, il se cherche, se conforme, se plie, se rebelle, se déplace, s’épuise, se relève, tombe, se relève, tombe. Un jour explose. Éparpillé en mille morceaux, assez pour ne plus le reconnaître. L’écriture commence au moment où je ressoude les morceaux. Ils forment un autre visage. Celui, enfoui caché malheureux prisonnier enfermé torturé, qui attendait de venir. Le visage que je porte aujourd’hui, qui a traversé l’espace, le temps, les cases et surtout, les genres. 

    Ces poèmes condensent des questions sociales, existentielles, artistiques, bénignes et futiles, des moments de fracture, la possibilité de se reconstruire, des émotions banales, des émotions héroïques. Ils invoquent celle dont on ne voit presque pas le nom mais dont la présence vitale a permis leur existence, la liberté de s’appartenir et de se réinventer. J’ai abouti ce recueil 32 ans après l’avoir commencé, le jour où cette liberté, tombée sur mon corps comme une vague, m’a aidé à traverser la mer pour me retrouver. 

    Si ça vous parle de voyager avec moi et surtout à l’intérieur de vous-même le livre est dispo
    > À LA COMMANDE VERS TOUTE LA FRANCE ET À L’INTERNATIONAL EN CLIQUANT ICI
    > EN LIBRAIRES :
    — Paris LES MOTS À LA BOUCHE – 37 rue Saint-Ambroise 75011
    — Bordeaux LA MACHINE À LIRE – 8 Place du Parlement 33000

    29 décembre 2021
    ACTUS, POÉSIE

  • Portrait : Hair style story

     Pourquoi on fait, et pourquoi on partage ce genre de photos ? Je sais pas.
    On les a faites comme on plante un drapeau dans son propre corps. Ça fait pas mal ça fait de la joie.
    J’imagine juste que c’est important, de temps en temps, de faire savoir au monde
    que je me sens incroyablement bien avec tous ces trucs sur mon corps.
    Car sans, je me sentirais plus moche encore.
    Merci 1000 x @diane_barbier pour ces photos 😉
    #photo #naturelle #hair #art #januhairy #maipoils

     

     

    4 mars 2021
    IMAGES

  • J’apprends à conduire des spaceships

    Après vingt années de poésie sauvage, j’apprends à driver des livres et à en fabriquer moi-même.
    Le premier s’intitule La Persée.
    Il cherche actuellement un éditeur. Il est gentil.
    Ça parle de posséder son sexe ; surtout pas à quel groupe il appartient.
    La photo n’a aucun rapport. 

     

     

    1 février 2021
    ACTUS, POÉSIE

  • S’agrandir avec le temps

    Un long silence,
    Une longue solitude,
    Des flash lumineux et une voiture qui roule doucement dans l’obscurité.
    Beaucoup de temps de réflexion.
    Beaucoup.
    Vraiment beaucoup.

    Une paire d’orchidée qui sort lentement du centre de mes yeux,
    Qui pleurent,
    Des gouttes d’un liquide rouge qui n’est pas du sang.
    Elles s’extirpent de mes pupilles,
    En s’appuyant sur les os qui se trouvent sur le côté de mon visage.
    Sur ma langue poussent des polypes d’une forme de vie,
    Inconnue.
    Ma bouche est une forêt,
    Difficile à embrasser.
    J’aimerais aimer,
    Mais les deux côtés de la balance sont tétanisants.

    Depuis tous ces long mois,
    Je bâtis en patience une existence décisive.
    La nuit,
    Mon corps s’écroule de tristesse, de joie, de bonheur,
    Et l’eau se déverse lourdement sur mes rêves.
    Dans mon lit,
    Creusé au centre de là où il faut,
    Je dors avec mon corps qui tremble.
    Je le recouvre de mousse.
    Mon corps se confond avec elle.
    La terre a teinté ma peau d’un ton naturel.
    J’ai chaud,
    Et j’ai froid en même temps.
    L’air est aussi doux que l’eau douce dans la gorge.

    C’est à cet endroit que se concentre la moelle.
    Je la bois,
    Chaque matin,
    En toute dépendance.
    Elle m’aide à ne pas regarder sur les côtés,
    À ne voir que les choses invisibles,
    Et nourrit les polypes,
    Qui bientôt,
    Vont me quitter.
    Avec ma sueur,
    Je consolide le présent,
    Balles d’argile moelleuses,
    Qui collent parfaitement entre elles.
    Je mange des longues tresses de racine,
    Sans savoir si je les apprécie.
    Pourtant je ne peux manger que ça.
    Elles m’aident à faire corps,
    À faire la vie,
    À faire le vide.

    Parfois les flashs lumineux repassent,
    Brutalement,
    Au milieu de l’obscurité.
    Et la haine monte en moi,
    Avec leur lumière qui s’approche. (Son d’oppression).
    Je crie,
    Comme tu n’entends jamais crier personne.
    Je crie incroyablement fort.
    Les flashs s’éloignent,
    Avec leurs provocations et leurs menaces.

    Et j’ai peur que les orchidées,
    Jamais ne reviennent.
    Je les attend,
    Pendant des jours,
    C’est un véritable supplice.
    Lorsque la haine est vraiment partie,
    Et que les racines ont nettoyé mon corps,
    Doucement elles remontent à mon regard.
    Très loin de ce que les gens ont appelé la vie,
    Je bâtis une existence décisive,
    Qui est exactement comme la vie.
    Pourtant ce n’est pas elle.
    Des fois je me dis,
    Il y aurait vraiment de quoi se méprendre.

    7 février 2020
    POÉSIE

  • Ça manque de place ici

    Un jour j’irais graver « Je suis un être humain »
    Sur un bloc de granit.
    On verra si ça me rend plus intelligente.
    On verra si ça reste.
    On verra si ça parle encore dans 200 ans à quelqu’un d’autre que moi.
    On verra si ça m’ouvre les portes de la pleine conscience.
    On verra surtout si ça me laisse un peu plus de place pour penser à autre chose.

    J’espère que j’abandonnerais sur ce bloc la question de mon humanité.
    Qu’après ça je n’aurais plus à douter.
    Je serais libre, libre d’être un chien, un chat, une chèvre, un cheval,
    une chenille, un chamois, une chouette,
    Une chose, un chapeau, un chagrin, un chemin ou une chimère.
    Un enfant lion, Kant en forme d’éléphant, une femme dauphin, un moine avec des ailes de pigeon.
    J’espère que ça me laissera assez de place pour avoir des bras de fer,
    Des jambes à ressort et comprendre l’amour des plantes.
    Parce que la Terre est vaste, l’océan est profond, le ciel est immense,
    On a beau être tout petit nos esprits sont larges et surtout… on est très nombreux.
    J’espère que ça me laissera assez de place pour penser à Dieu sans avoir les yeux qui pleurent,
    Je pourrais penser à Dieu et ne pas penser en ennemi.
    J’espère que j’aurais assez de place pour me débarrasser du traumatisme millénaire de la religion.
    Et pouvoir sans peur, sans appréhension, sans morale, sans code, sans honte,
    Échanger avec un Dieu qui n’a ni nom ni culte, mais qui, d’une manière ou d’une autre
    Me donne toute la place que les êtres humains ne peuvent pas me donner.

    Un jour j’irais graver « Je suis un être humain »
    Sur un bloc de granit.
    On verra si ça me rend plus légère
    On verra si ça m’arrache à l’attraction terrestre
    On verra si ça me donne du coeur
    On verra si ça passe
    On verra surtout si ça change la forme du temps.

    J’espère que j’abandonnerais sur ce bloc la question de ma mort.
    Qu’après ça je n’aurais plus à avoir peur.
    Je n’aurais plus à hurler très fort pour taire les souvenirs
    Que me ressasse un fantôme qui veut péter mon avenir
    J’espère que ça changera des soirs où je joue au squash face au mur du son
    En compagnie du dernier malaise qui me cloue sur une croix
    J’espère que je n’aurais plus à jouer au squash pour tromper la peur
    Pour tromper mon esprit
    Je n’aurais plus à jouer au squash pour abattre les fantômes
    Et occuper mes nuits
    J’espère que je gagnerais la prochaine partie
    Et que ça me laissera assez de place
    Pour dormir dans mon lit
    Et ne plus déambuler dans l’espace
    Comme un mort-vivant
    Entre le jour où je nais
    Et celui où je découvre le poids du temps.
    J’espère que ma dernière balle crèvera le mur du son
    Et qu’un souffle interminable
    M’emportera au loin
    À l’endroit où on joue au jeu de l’amour
    Avec un être vivant
    Et cette personne
    Qui n’est pas un homme
    Qui n’est pas une femme
    Qui n’est pas un animal
    Qui n’est pas une fleur ni une plante
    Qui n’est pas un coucher de soleil
    Ni le chant des planète
    Cette personne qui n’existe pas
    Avec qui je n’existe plus
    Me tient la main.
    Je tiens la sienne
    À peine,
    Si nos mains sont des mains. 

    On aura disparu
    On se sera volatilisé
    On aura pris une autre forme
    Encore que celle de la fumée
    On sera devenu les quelques mots
    Gravés
    Dans le bloc de granit

    Je suis un être humain.
    Je suis libre.

    7 septembre 2019
    POÉSIE

  • Uni-lateral

    (Maria Hassabi – Staging solo2)

    Une solitude acharnée
    Un fondement solitaire
    Une voix unilatérale
    Un ciel de pierre

    Pour tourner en rond
    Tout autour de la terre
    Sans jamais percevoir
    L’infini l’univers

    Une croute céleste
    Pour temporiser avec Dieu
    Placer de la distance
    Aménager des non-lieux

    Agiter ma colère
    Pour embrumer mes cieux
    Un nuage de poussière
    Vaporeux sur mes yeux 

    Une voix unilatérale
    Pour ne pas penser à demain
    Pour être maintenant
    Souffrir sans dessein

    Fermer pour tourner
    Pour tourner sur soi
    Tourner pour fermer
    La lumière sur moi

    Un jour le ciel
    Sera assez constellé
    De télescopes
    Pour que tous leurs miroirs
    Referment les portes

    Entre l’espace et moi
    Entre moi et l’univers
    Que je puisse tourner en rond
    Tout autour de la terre

    Une solitude acharnée
    Un fondement solitaire
    Une voix unilatérale
    Un ciel de pierre

    Je ne pense à personne
    Quand je m’enferme en moi-même
    Je ne pense pas au revers de la balle
    Ni aux alarmes humaines

    Une muraille de Chine personnel
    Longue comme l’équateur
    Étirer un mirage flatteur
    Pour se croire éternel

    Je reste sur ma voix unilatérale
    Mon autoroute du bonheur
    Chaque soir je fais du 500 km/h
    Dans un métro de cristal

    Je n’aime pas ça
    Mais j’irais me briser une fois
    Je pense au bruit que ça fera

    11 avril 2019
    POÉSIE

  • Bi-Lateral

    Une quête acharnée
    Une matière primitive
    Une énergie éthérée
    La certitude de partir

    Je cherche des limites
    Des champs à ouvrir
    Des soleils à manger
    La possibilité de souffrir

    Une garde à baisser
    Des genoux pour la terre
    Un esprit à laisser
    Égaler l’Univers

    En réalité mon corps
    Est plus grand que mon corps
    En réalité mon corps
    Est plus grand que la terre

    En réalité la frontière
    Elle est entre la surface de ma peau et l’air
    Elle se tapit
    Dans cette zone invisible

    Une quête acharnée
    Pour détruire les frontières
    Pour mettre à genoux
    Toute la matière

    Y’a-t-il seulement
    Tant de différence
    Entre un acarien et moi ?
    Peut-être qu’il n’y en a pas

    Ce qui coule dans mes veines
    C’est du verre du métal
    C’est aussi ridicule
    Que de la poussière d’étoile

    Est-ce que tu vois la chaleur
    Qui brille dans mon dos ?
    Est-ce que tu vois les ailes
    Qui pousse sous ma peau ?

    Il faut avoir des objectifs
    Je ne surf pas sur la mer
    Je surf des éruptions solaires
    Sur du courant alternatif

    Ne ris pas pense à ton désir de voler
    Pense au poids de ton corps
    À tous ces instants
    Ou tu cherches à t’en libérer

    Pense à ta quête acharnée
    Pense à l’amour de ta vie
    Pense à ta nature
    Pense à t’accomplir

    Déchirer le temps en deux
    Faire ployer la terre
    Sous la grandeur infinie
    De l’univers dans tes yeux

    Je ne brûle pas pour oublier
    Je brûle pour graver
    Dans chacune de mes molécules
    Mon besoin de vibrer

    J’ai l’âge que je veux
    J’ai le sexe que j’invente
    J’ai la certitude
    Que je suis vivante

    Et mon unique intérêt c’est de faire exister
    Des choses impossibles

     

    7 avril 2019
    POÉSIE

  • Omni-lateral

    Maria Hassabi – Staging solo2

    Une voûte terrestre
    Pour courir sous la pluie
    Sous le soleil et le vent
    Sans voir la fin de la vie

    Savoir dans le fond
    Qu’on court pour le geste
    Parce que la fin est très claire
    Elle finit comme le reste

    Autour de nous sentir le ressac
    La suite du temps qui plane
    Une pression placide
    Un océan en ruine

    Un souffle assoupi
    Et le vide qui revient
    Et le vide qui devient tout
    Sur le bord de la bouche

    Une voute terrestre
    Pour frapper des pieds
    Pour savoir où on va
    Quand c’est terminé

    Briser un ciel de pierre
    Par une quête acharnée
    Avaler le soleil
    Tuer le désir briller

    Une chute de gravité,
    Un deuil de l’ego,
    Les coffres de nos mémoires
    Ne cachent que de l’énergie pure,

    Des façons de voler la nuit
    Des camions, des piscines,
    Des gravures et les pages
    D’un livre pas encore écrit,

    Un dôme de cailloux
    Les souvenirs de ma voix blême,
    Je n’ai plus peur des pierres tombales
    Surtout pas de la mienne.

    Ici
    Je n’ai pas d’allié
    Je n’ai pas d’ennemi
    J’ai de quoi écrire
    Je sais où aller

    Si j’ai pardonné mon père
    J’ai pardonné le monde
    Je n’ai plus de raisons
    De partir en guerre

    Je peux être une
    Je peux être fière
    Je peux être loin
    Je peux être seule

    Je peux être là
    Avec l’esprit qui me va
    Un corps à ma taille
    Et la seule certitude qui vaille

    Que faire de tout ça
    Quand je sais que je vais mourir ?

    Il n’y a rien de pire
    Il n’y a rien de pire
    Il n’y a rien de pire
    Il n’y a rien de meilleur
    Il n’y a rien de meilleur
    Il n’y a rien de meilleur

    Tout ça je vais en faire ce poème
    Je vais le rendre invincible
    Puis le poser sur la terre
    Pour qu’il ait des racines.

    Dedans il n’y aura
    Que des mots.

    Maintenant ce poème est à qui ?
    Il n’est plus à moi
    Il appartient au langage
    À la limite de cette phrase

    Il est à toi si tu veux
    Donne-lui la forme d’un jeu
    Donne-lui un parapluie,
    Un chapeau, des sandales,
    Donne-lui la forme du bien. Ou du mal.

    Il sera toujours simple
    Il sera toujours clair
    Il ne sera rien
    À la forme de l’air.

    Il y a quelque chose
    Que toutes les croutes célestes
    Que toutes les voutes terrestres
    Ne peuvent embrasser

    Il n’est pas nécessaire
    De vouloir la nommer.

    Je n’ai plus peur de mourir
    Même si c’est demain
    Le poème est à vous
    Il est déjà loin

    Ça ne se verra pas
    Mais j’aurais posé à vos pieds
    Ce que j’ai de plus faible
    Et ce que j’ai de plus fort

    Ma conscience la plus sûr
    Qu’avec les yeux qui tremblent
    Et une peur sans mesure
    J’ai vécu sincèrement

    Si seulement j’ai vécu.

    (Illustration Maria Hassabi – Staging Solo2)

    30 mars 2019
    POÉSIE

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